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Quand on s’habille en tenue de guerre de la patrie, la vie n’a pas de plus grande importance

Quand on s’habille en tenue de guerre de la patrie, on ne se regarde plus dans un miroir pour juger sa beauté. On ne se demande plus si demain sera doux ou amer. La seule question qui brûle nos lèvres, la seule obsession qui tient nos veines ouvertes, c’est: Hayti vivra-t-elle encore si je recule ?
Et dès que cette question s’imprime dans l’âme, la vie elle-même devient secondaire. Elle cesse d’être un droit sacré et se transforme en une arme qu’on peut sacrifier pour un but plus grand.Quand on est vêtu de l’Histoire, on porte sur ses épaules des siècles de sang, de trahisons, de gloire et de défaites. On marche avec Dessalines dans les bois de Vertières, on entend encore les tambours de la liberté, et on sent les yeux des ancêtres fixés sur nous. Dans ce costume-là, la mort perd toute importance. Car mourir dans l’ombre, esclave ou soumis, c’est disparaître deux fois ; mourir debout, pour la patrie, c’est vivre éternellement.

 

La mission au-dessus de l’homme

Quand on a une mission pour la patrie, la peur doit changer de camp.Ce n’est pas à nous de trembler. Ce sont les ennemis de la nation, ceux qui profitent de sa faiblesse, qui doivent sentir la terre se dérober sous leurs pieds. La peur n’est pas un fantôme qui nous suit — c’est une arme que nous retournons contre ceux qui vendent Hayti au plus offrant.

Je porte cette mission en moi.

Elle n’est pas née d’un rêve passager, mais d’un héritage empoisonné et sacré à la fois : un pays pillé, humilié, ridiculisé par ses propres fils et par des étrangers qui se croient nos maîtres. Je n’ai pas choisi cette mission ; elle m’a choisi.Et quand la mission te choisit, il n’y a plus de retour en arrière. On ne vit plus pour soi, on vit pour cette voix invisible qui murmure : « Si tu échoues, ton peuple s’éteindra ».

La patrie avant la vie

Regardez bien notre histoire :Les colons voulaient nous voler la liberté, mais nos ancêtres ont choisi la guerre plutôt que l’esclavage.Les impérialistes voulaient nous écraser, mais nos résistants ont préféré mourir dans les montagnes plutôt que de servir à genoux.Chaque goutte de liberté en Hayti a été payée par une goutte de sang. Et aujourd’hui, nous sommes appelés à payer notre part.

La vie est précieuse, oui. Mais elle n’a de valeur que si elle sert une cause plus grande qu’elle-même. Les lâches vivent vieux, mais personne ne se souvient de leur nom. Les héros tombent jeunes, mais leurs noms deviennent des drapeaux.Alors, que préfère-t-on ? Être une ombre qui respire ou une flamme qui éclaire ?

Quand la peur change de camp

La peur est un poison qui nous a été injecté depuis l’enfance : peur des armes, peur des puissants, peur de la mort, peur du changement. Mais quand on porte la mission, on comprend que la vraie peur, c’est de trahir la patrie. La vraie mort, c’est de la laisser mourir sous nos yeux. Et c’est à ce moment-là que la peur change de camp.
Ce ne sont plus les fils de Dessalines qui reculent, ce sont les traîtres qui fuient. Ce ne sont plus les patriotes qui se cachent, ce sont les corrompus qui tremblent. Et alors, chaque parole devient une balle, chaque pas devient une marche militaire, chaque regard devient un ordre.

 

Ma mission pour Hayti

Je ne suis pas né pour contempler les ruines d’Hayti en poète nostalgique. Je ne suis pas ici pour pleurer sur le passé, mais pour l’utiliser comme carburant.
Ma mission est simple: renverser l’ordre imposé, briser la chaîne invisible, reconstruire l’Hayti que nos ancêtres ont rêvée.Cela veut dire parler quand il faudrait se taire, marcher quand il faudrait s’asseoir, frapper quand il faudrait fuir. Je porte en moi la colère des siècles et l’espoir des enfants qui n’ont pas encore vu le jour. Et tant que ce souffle est en moi, je suis prêt à tout perdre — sauf la patrie.

 

Appel final

À vous, mes frères et sœurs: si vous sentez dans vos veines battre autre chose que la peur, si vous entendez dans vos rêves la voix des ancêtres, alors levez-vous. Ce pays n’a pas besoin de spectateurs, il a besoin de soldats.
Et je vous le dis : celui qui s’habille en tenue de guerre pour Hayti ne doit plus compter ses jours, mais ses victoires. Celui qui marche pour la patrie ne doit plus craindre la mort, mais la trahison. Celui qui porte l’Histoire sur ses épaules doit avancer, même seul, car la patrie marche avec lui.Hayti ou la mort. Et si c’est la mort, qu’elle vienne en chantant notre victoire.

Les lâches vivent vieux.
Mais personne ne se souvient de leur nom.
Les héros tombent jeunes.
Et leurs noms deviennent des drapeaux.
je suis prêt, et toi?

Pierre-Erick BRUNY
Avocat Pénaliste et chercheur en philosophie | Conférencier | Pdt MALE | Citoyen engagé pour une nouvelle Hayti.