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La Journée internationale de la diaspora haytienne du Canada (JIDHC) : reconnaissance ou trahison de la mémoire collective ?

Qui accepterait d’aller dans un restaurant où l’on jette volontairement des cheveux morts dans sa soupe ? 

Personne. Pourtant, c’est exactement ce que représente la programmation de la JIDHC : une imposture servie avec mépris. Certains noms qui y figurent sont une insulte à l’intelligence collective de la diaspora. Il semblerait que la communauté haytienne ait un problème avec la personne de Marthelly, mais pas avec la corruption elle-même. L’inacceptable est devenu la norme, et on se donne même le luxe de choisir arbitrairement qui est infréquentable et qui peut continuer à salir tout ce qu’il touche.

Imaginez un instant la réaction des Canadiens s’ils apprenaient que leur premier ministre négocie ouvertement avec des gangs armés. Quelle serait l’indignation des Québécois s’ils entendaient leur chef de gouvernement qualifier des terroristes de « ses enfants » et exprimer son envie de jouer au basket avec eux ? Comment réagiraient les Montréalais si leur mairesse affichait une complaisance éhontée envers des criminels qui brûlent des quartiers entiers, violent, massacrent et décapitent sans la moindre hésitation.

Ce n’est pas une fiction.

C’est Hayti. Et Jean David Prophète, l’organisateur de la JIDHC, a jugé bon d’inviter un homme comme Jouthe Joseph, qui, lorsqu’il était premier ministre, a légitimé tout cela. Il sait parfaitement que l’incompétence et la lâcheté de ces invités ont enfoncé Hayti dans l’abîme de la violence. Il sait mieux que quiconque que leur présence à cet événement est un crachat au visage de ceux qui ont été contraints de fuir.

Quelle nation tolérerait que son ancien premier ministre accuse un ministre en poste d’avoir volé l’argent des passeports sans qu’aucune conséquence ne suive ? La diaspora haytienne, elle, accepte l’inacceptable. Pire encore, elle donne une tribune à ces fossoyeurs de la nation. Quel est le but de la présence de Dre. Maryse Narcisse, Jouthe Joseph et Bocchit Edmond à cet événement ? Veulent-ils expliquer comment reproduire la destruction là où ils passent ? Viennent-ils enseigner l’art de transformer un pays en enfer ? Ces individus n’ont rien à apporter. Hayti est leur reflet : une terre mutilée par 40 ans d’incompétence et de trahisons.

Ressaisissez-vous !

L’inclusion ne doit jamais être un prétexte pour blanchir des criminels politiques. Ces ratés ont consolidé la violence et participé à la destruction d’Hayti. Ils ne peuvent aujourd’hui se poser en guides moraux.

La diaspora doit faire preuve d’exigence. Il est hors de question d’écouter ces charognards nous parler de renouveau. Leur présence est une insulte à la mémoire de ceux qui ont souffert et continuent de souffrir sous le poids de leur trahison.

Pierre-Erick BRUNY
Avocat Pénaliste et chercheur en philosophie | Conférencier | Pdt MALE | Citoyen engagé pour une nouvelle Hayti.